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YOGA

L' ASPARSA  YOGA



Que règne la paix et l'amour parmi tous les êtres de l'univers. OM Shanti, Shanti, Shanti.



ELON  Émile Meyerson, "l'homme fait de la métaphysique comme il respire, sans y penser".


Le besoin spontané de se fixer des buts qui sont toujours au-delà de notre dimension transitoire fait partie de la nature humaine. La métaphysique est née avec le cosmos lui-même puisque chaque particule de l'univers est tendue vers sa réintégration existentielle totale.

L'homme est un être inquiet et il a toujours été poussé à se dépasser, c'est-à-dire à surmonter sa condition naturelle, à conquérir un au-delà souvent difficile à définir, mais qui représente en fait la négation ou le refus de toute limitation et par conséquent la négation du monde composite et fini des apparences.

Le métaphysicien prend la voie directe de la conscience intégrale et de la réintégration cognitive dans l'Être absolu, d'où tout découle, d'où tout émane. Plutôt que de s'intéresser au monde structurel et phénoménal, c'est-à-dire de regarder comment est fait "l'objet-univers", ses lois et ses phénomènes magiques déformants ; plutôt que de conquérir une puissance formelle, il se dirige vers l'Être absolu a-principiel, ou Non-Être, vers l'Indifférencié, l'Ineffable, l'Inconnaissable [pour les sens].

La métaphysique s'intéresse à ce qui est "au-delà de la physique", au-delà de la nature, des formes grossières, subtiles et causales, au-delà du substantiel, au-delà du Un principiel même, au-delà du Dieu-personne, au-delà de toute polarité possible. Ceci implique que la métaphysique traite de l'Absolu, de la "Constante", de l'Infini, du Non-Être en tant qu'Être pur et unique, de l'Inconditionné, du Un-sans-second [Advaita]. La métaphysique va donc au-delà du physique, du psychique et du spirituel. Tout ce qui concerne l'individuel, et donc le général, se réfère à la science. Tout ce qui a trait à l'universel, à l'unité transcendantale, à la totalité, se réfère à la métaphysique.

Si la métaphysique est la recherche de l'Absolu ou de la Réalité sans second, alors elle ne peut être schématisée, conceptualisée ou adaptée à certaines structures mentales individuelles. L'Absolu, ou Réalité Suprême, ne peut être circonscrit, représenté ou placé sur le plan d'un relativisme empirique, de même qu'il ne peut être la propriété exclusive d'un individu ou d'un peuple.

La réalisation métaphysique nécessite, sans aucun doute, certaines qualifications, et avant tout une capacité de synthèse et de compréhension de l'atemporel. Une grande partie des individus sont sous le joug de "l'espace-temps-causalité", dont il est effectivement difficile de sortir. Mais celui qui veut réaliser la connaissance métaphysique, celui-là doit voler, il doit se porter au-delà du temps et de l'espace, au-delà du contingent, de l'individuel et du général. En d'autres termes, il doit savoir demeurer sans supports. De là vient le nom d'asparsa qui signifie non-contact, sans relations, sans liens ni supports. De là vient aussi la juste attention qui doit lui être portée, car c'est un type particulier et spécial de connaissance qui n'opère pas selon le mode conforme à la connaissance discursive ou empirique habituellement utilisé. Elle est la vraie "Voie du Feu" car elle brûle, à son toucher, toutes les possibilités d'objectivation de la maya, et parce que l'être se révèle et se montre dans sa propre splendeur. Saisir l'a-temporalité dans son immédiateté signifie ne s'appuyer sur aucune pratique yogique ni sur aucun exercice "psycho-physique" ; cela signifie plonger dans le présent qui comprend tout et qui pénètre tout. La réalisation métaphysique peut être atteinte par ce type particulier de mental que nous pourrions appeler mens informalis.

Qui a présenté ce yoga métaphysique ? Ce sont Gaudapada et Shankara, les deux grands maîtres de l'Advaita Vedanta. Dans ses Karika, Gaudapada affirme : "Salutations à ce yoga – enseigné par les Écritures – bien connu comme asparsa, libre de relations, bénéfique, générateur de béatitude pour tous les êtres, exempt d'oppositions et de contradictions".
                        Mandukyakarika, IV, 2

"L'Asparsa Yoga, commente le grand Shankara, est le yoga sans sparsa, contact ou relation avec quoi que ce soit ; il est de la nature de Brahman [la Réalité]. Les connaisseurs de Brahman l'appellent par ce nom ; en d'autres termes, le yoga libre de toute relation [causale] est dit asparsa. Il devient une bénédiction pour tous les êtres. Certains aspects du yoga, comme l'austérité par exemple, sont associés à la souffrance bien qu'ils soient dits apporter un bonheur intense ; mais ce yoga n'appartient pas à de semblables catégories. Quelle est alors sa nature ? Elle est béatitude pour tous les êtres. Nous pouvons dire que la jouissance d'un type d'objet particulier peut apporter du bonheur, mais non pas un bien-être stable [la jouissance, de quelque ordre ou degré que ce soit, est toujours duelle, par conséquent conflictuelle] ; l'Asparsa Yoga, au contraire, apporte la béatitude et en même temps le bien-être stable parce que sa nature est au-delà de l'impermanence. Il est en outre exempt d'oppositions. Pourquoi ? Parce qu'il est exempt de contradictions. À ce yoga, enseigné par les Écritures, j'offre ma salutation."

"Ce yoga, dénommé asparsa "sans aucun contact" est difficile à comprendre pour beaucoup de yogi, parce que ceux qui ressentent la peur [de l'annihilation], là où elle n'existe pas, en sont effrayés."
                        Mandukyakarika, III, 39

"Asparsa Yoga nama : celui-ci est connu, commente Shankara, comme yoga asparsa, sans "contact-support", car il n'a de relations avec rien et qu'il n'est, en conséquence, en contact avec rien. Les Upanishad le décrivent. Un yoga de cette sorte est difficilement accessible aux yogi dépourvus de la véritable connaissance des Upanishad. L'idée est que cette Vérité peut être réalisée uniquement à la suite d'un élan dont le couronnement est la conscience de l'atman en tant qu'unique Réalité [sans second]. Les yogi ont peur d'un tel yoga, alors qu'ils ne le devraient pas. Ceux qui manquent de discernement craignent, en le pratiquant, l'extinction de leur individualité, bien que l'asparsa soit au-delà de toute peur."

La dénomination Asparsa Yoga semble être une contradiction en ce sens qu'asparsa signifie "sans contact" alors que yoga signifie "contact, union de deux choses". Le premier terme se réfère à ce qui est dépourvu de relations ; ceci implique la non-dualité absolue qui, de par sa nature, ne peut avoir aucun contact avec les choses puisque, du point de vue de la vérité ultime, rien d'autre que l'Absolu dans son indétermination unique ne peut exister. Le second terme, au contraire, implique relations et contact entre deux données : la créature et le Créateur, le jiva individuel et Isvara, la conscience individuelle et l'universelle, etc.

À la voie qui mène à l'Absolu, à l'Un-sans-second, au nirguna Brahman, Gaudapada, sans aucune exception, donne le nom de yoga, avec le sens de "méthode", de modalité opérative pour éliminer les obstacles qui empêchent la Vérité de se révéler.

"La connaissance de l'être illuminé, qui est omnipénétrante, n'a de rapport avec aucun objet ; il en est de même pour les âmes, qui n'ont pas de rapport avec les objets [...]."
                        Mandukyakarika, IV, 99

Ceci met en évidence combien la Connaissance [Brahman], qui est omnipénétrante et homogène comme l'éther, n'a pas de rapport avec les objets, qui sont uniquement des représentations mentales. Brahman est non-né, libre de différences et sans second. L'Asparsa Yoga prend ainsi la voie qui conduit directement à la réalisation de l'Être transcendant absolu. Son point de vue est d'ordre métaphysique pur, car son vol cible directement le Principe non-duel, sans descendre le moins du monde au niveau de la dualité. Il constitue l'authentique "Philosophie de l'Être" en tant qu'Être pur et unique. La difficulté éprouvée pour saisir l'absoluté est grande, car le mental qui fonctionne dans le domaine du sujet-objet ne peut comprendre la non-dualité absolue. Ceux qui s'efforcent de placer l'Absolu dans le cadre d'une simple représentation mentale s'évertuent en vain. L'on peut affirmer que pour être vraiment compris, ce yoga nécessite une approche d'Identité totale et sans équivoque. En d'autres termes, comme il s'agit d'un yoga sans relations, il est évidemment et surtout un yoga sans supports. Il exige donc de se porter immédiatement dans le Soi, sans l'aide d'objets extérieurs ni des moyens de l'individualité elle-même, tels que le sentir, la volonté ou la connaissance empirique.

Les autres types de yoga exigent tous un élan vertical, une impulsion qui parte de l'individualité en tant qu'effet et qui se dirige vers sa propre transcendance ; ils nécessitent donc le "désir". Sur le sentier métaphysique pur, le facteur déterminant n'est plus le désir mais la "conscience-connaissance" même de "se trouver", d'être. Le disciple n'est plus poussé, mais retenu ; on pourrait dire qu'il y a pour lui nécessité non pas d'acquérir quelque chose d'inférieur ou de supérieur, mais de résoudre toutes les instances de la maya, y compris celle de l'Union telle qu'elle est habituellement comprise.

Le disciple de l'Asparsa Yoga se retire en lui-même et comprend l'Absolu qui se déploie dans toute sa majesté, dans le tréfonds de son propre cœur. Au-delà de toute idée, de tout concept, de tout idéal, de toute idole ou de tout phénomène, il y a Cela : la Totalité, qui n'est assujettie à aucun concept ni à aucun changement. Le "Réintégré Métaphysique" a la vertu et le privilège de voir tous les phénomènes de la vie à la lumière du Zéro métaphysique.

L'Asparsa Yoga conduit à la libération ou, mieux, à la réintégration active [on ne peut effectivement plus parler de libération dans ce type de yoga] et il réalise cette essence une, indifférenciée et incréée, ou encore cet état a-causal, non manifesté et impersonnel dont chaque univers a émergé tel une chaîne de perceptions de la lumière de la maya.

L'Être est, et rien d'autre ne peut être ajouté, car dire qu'il est "ceci ou cela" signifie que cet Être n'est pas. Ajouter encore qu'il pourrait être différent de ce qu'il est, est affirmer qu'un fait est et en même temps n'est pas. De plus, si l'Être est "devenu" ceci ou cela, alors il doit être venu soit d'un Être, soit d'un non-être. S'il vient d'un non-être, c'est affirmer l'absurde, car rien ne peut naître de rien ; s'il vient de l'Être, alors on doit admettre que l'Être vient de l'Être, ce qui signifie qu'il reste identique à lui-même dans son indivisibilité, et dans ce cas on ne peut pas parler de "devenir" ou de "naissance", ou de se trouver dans une condition autre, puisque l'Être qui demeure identique à lui-même ne subit aucun mouvement, aucune naissance, aucun changement.

Il faut une certaine sorte de compréhension qui ne soit pas d'ordre sensoriel et considérer que ce qui est universel, absolu, a-formel ne peut être transposé dans une perspective dialectique particulière, ni selon une conceptualisation rationnelle dogmatique. Le sentier métaphysique se tient sur le plan de l'intelligence informelle dont la sphère émotionnelle est complètement exclue.

Ce type de yoga est celui de la pure intuition des choses ou des apparences, au-delà de toute phénoménologie, de toute raison commune, de toute religion, de tout changement social moral et des expériences sensorielles, toutes ces choses étant le fruit d'une connaissance indirecte. Les vérités métaphysiques ne peuvent pas être enfermées dans des schémas, des concepts ou des cadres analytiques mentaux, car elles transcendent toute expérience physique. D'un autre côté, il n'est pas facile de méditer sur ce qui ne correspond pas à une donnée "sensible-formelle" ; le mental sensoriel a besoin de concevoir une réalité qui soit en relation avec une forme, une image, et le plus souvent l'image elle-même emprisonne le penseur qui devrait être, au contraire, toujours indépendant. Le sentier métaphysique présente des difficultés parce que l'on doit abandonner le processus normal de pensée et se mettre dans des conditions de compréhension a-dimensionnelles, a-formelles tout à fait non ordinaires. Cela requiert évidemment un abandon de l'inconscient personnel et collectif.

Une approche prématurée de ce sentier peut paralyser le processus normal de la perception et de la pensée sensibles, sans que s'ensuive la possibilité d'un accès à une compréhension supérieure. Il en résulte alors une inertie mentale et une confusion sans limites, avec des états de conscience aberrants qui conduisent à l'annihilation de la dynamique représentative du mental. Ce danger peut être plus aigu ici, en Occident, où notre tendance nous porte vers un type de mental "sensible-formel" et auquel nous attribuons, entre autres, une valeur unique et irremplaçable.

La voie métaphysique est certainement une voie qui comprend l'Infini avec toutes ses possibilités de manifestation et de non-manifestation ; mais cette compréhension est Réalisation intégrale, en ce sens qu'elle s'avère être l'Identité effective, consciente, non théorique de l'adepte [sinon cette connaissance ne serait que d'ordre sensoriel ou "rationnel-formel", donc ne relevant que de l'érudition] car celle-ci a toujours existé, sans jamais aucune atténuation. On n'accède pas à l'Asparsa Yoga par une discipline que l'on s'impose, ni par la foi ou la dévotion, ni même par quelque action née de l'expression individuelle sensible, mais par une profonde conscience de soi intérieure : tout mouvement énergétique extraverti tend à s'épuiser car l'esprit est complètement affranchi. Une fois que le point indivis est atteint, la notion de mouvement de translation disparaît ; lorsque la forme est transcendée ou le reflet éteint, l'esprit retourne à sa propre essence, dénuée de cause, de temps et d'espace.

L'Asparsa Yoga représente le degré ultime et l'objectif de toute expérience et de toute possibilité de réalisation humaine. Au-delà de toute expérience, il y a le "moment" de la compréhension totale de notre essence même ; c'est la maturité de l'équilibre parfait et de l'a-condition pré-existentielle. L'individu ordinaire est lié aux concepts du temps et de l'espace, et donc au manifesté, à l'objet qui évolue ; peu nombreux sont ceux qui sont capables de dévoiler cet éternel présent, l'alpha et l'omega de ce qu'on appelle communément le changement. Le métaphysicien, non satisfait d'avoir connu et transcendé le domaine limité du sujet-objet, ose s'élever jusqu'au degré ultime a-formel de l'échelle vibratoire universelle pour se découvrir.

L'Asparsa Yoga peut être considéré comme la plus haute expression de la connaissance spirituelle, ou plutôt comme une "compréhension" par identification auto-existentielle, qui conduit de façon intégrale de l'irréel au Réel, de la mort à la Vie, du fini à l'Infini, du relatif "humain-divin" à l'Absolu non-qualifié sans second, de la différenciation illusoire à l'Identité suprême.

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