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H. W. L.  POONJA

L' OCÉAN  DE  SILENCE



Que règne la paix et l'amour parmi tous les êtres de l'univers. OM Shanti, Shanti, Shanti.


UESTION  :  Il semble exister deux façons de réagir dans ce monde. L’une est spontanée et l’autre se produit par le biais de l’activité mentale.


Papaji : Vous agissez toujours indépendamment de l’activité mentale, mais vos pensées vous font croire qu’il en est autrement. Croire en la nature mentale des décisions prises concernant ce que vous faites n’est qu’une vieille habitude. Les actions vont se dérouler que vous y pensiez ou non. L’activité mentale n’est pas nécessaire pour travailler ou effectuer une action ; vous ne faites que penser que c’est le cas. Quand l’activité mentale est absente, le travail se fait de façon efficace, très efficace. Je peux citer mes propres expériences en la matière, et il me faut en parler parce que rares sont ceux qui semblent s’exprimer à ce sujet. Je vais vous relater une histoire issue de ma propre expérience. Ce n’est pas par ouï-dire.

Cela s’est passé en 1954. Je m’occupai du chargement d’un cargo de minerai de manganèse à destination d’Amsterdam. Ce type de chargement était appelé : "offshore loading", ce qui signifie que le transfert du minerai à bord du bateau ne se faisait pas dans le port. Je pris donc un bateau jusqu’au navire cargo et je passai toute la journée en compagnie du capitaine. Une fois le cargo correctement chargé, les soutes fermées, je reçus un certificat du capitaine ainsi qu’une traite de la part de l’acheteur. Je voulais ensuite retourner à mon siège à Bangalore pour remettre la traite en personne, mais il était déjà onze heures du soir et la distance du port à Bangalore était d’environ cinq cents kilomètres. Ce n’était pas une route aisée non plus, la première section était difficile car elle comportait des routes de montagne sinueuses et des virages dangereux ; il fallait donc conduire lentement.

Comme ma compagnie était pressée de toucher sa traite, j’ai décidé de faire la route de nuit et de faire une petite sieste une fois la montagne franchie. J’avais eu une longue journée, et je savais que si je dormais du côté de la montagne situé près de Mangalore, je me réveillerais tard et ne pourrais pas arriver à Bangalore avant la fin de la journée. Onze virages en épingles à cheveux composent cette route de montagne, qui s’élève du niveau de la mer à mille cinq cents mètres d’altitude avant de redescendre vers les plaines de l’autre côté. Sur cet autre versant se trouvait un café bien connu des chauffeurs de camion. C’était le seul arrêt possible sur cette route. Les glissements de terrain étaient fréquents et il arrivait même que des éléphants se retrouvent sur la route et bloquent la circulation. Cette route étroite avait sur le côté une descente très raide. Si un éléphant apparaissait devant vous, il vous fallait conserver vos distances et attendre qu’il s’en aille de lui-même. Si vous agaciez un de ces éléphants au point qu’il vous charge, vous n’aviez aucune échappatoire.

La section la plus difficile de la route fait environ seize kilomètres et pour la franchir en toute sécurité, il faut faire preuve d’une grande vigilance, surtout au milieu de la nuit. Que s’est-il passé ? Je me suis endormi au volant, avant même d’avoir atteint la section dangereuse, et quand je me suis réveillé, la montagne était derrière moi et j’avais déjà bien entamé la route de Bangalore. J’ai calculé que je devais avoir parcouru environ cinquante kilomètres endormi, tout en ayant négocié de nombreux virages serrés. Quand j’ai ouvert les yeux, sur la route de Bangalore, je me sentis complètement revigoré, avec l’impression d’avoir eu une bonne nuit de sommeil. Une fois réveillé, je me suis rendu compte que je n’avais même plus besoin de repos ni de dormir. Étant entièrement rafraîchi, je pus couvrir tout le reste de la route vers Bangalore sans faire de pose. Qui a conduit la voiture pendant que le corps dormait à l’intérieur ? Aujourd’hui encore, je réfléchis toujours à la question, à ce mystère. Quelque chose a pris soin de moi, en faisant faire au corps inconscient les actions justes, au bon moment. Ni la pensée, ni le corps n’étaient impliqués, personne n’était là pour penser : "Je dois être prudent en m’engageant dans ce tournant."


Je peux vous raconter une autre histoire, moins extrême que celle-ci, mais néanmoins intéressante. Je suis arrivé du Punjab à Lucknow en 1947. Je travaillais, car il me fallait subvenir aux besoins de tous les membres de ma famille qui m’avaient suivi, en quittant ce qui est maintenant devenu le Pakistan. Il m’arrivait d’être absorbé dans des états en lesquels je n’avais pas vraiment conscience de ce qui se déroulait autour de moi. Je me déplaçais à pied et accomplissais diverses tâches, sans jamais être trop conscient des actions qu’effectuait le corps. Je ne remarquais même pas ce qui se déroulait alentour, mais cela m’était sans importance. Quelque chose prenait soin de moi, assurait la sécurité du corps et lui faisait exécuter ses activités.

Il en était de même alors que je travaillais à Madras. J’allais à pied de Mylapore à Mount Road et, malgré mes tentatives pour être attentif à la circulation, je sentais que ma conscience des choses extérieures disparaissait. Je me retrouvais à destination sans le moindre souvenir d’avoir traversé plusieurs rues.

J’ai quand même eu un accident à Lucknow en 1948. Alors que je marchais de Lallbagh au bureau de poste de Hazratganj, une voiture qui roulait plutôt vite me percuta. En cette période, circulaient encore des véhicules d’avant-guerre avec des pare-chocs en métal les contournant entièrement, de sorte que des gens pouvaient se tenir debout dessus sur les côtés pendant que les voitures roulaient. Une vieille Ford me frappa par derrière ; le choc fut si violent que le pare-chocs se détacha et tomba. Quand je me rendis compte de ce qui m’était arrivé, je l’aperçus sur le bord de la route juste à côté de moi. Juste avant l’accident, j’étais dans l’un de ces états d’absorption dont je viens de parler, donc je ne me souviens de rien concernant l’accident lui-même. Tous les détails me furent communiqués ultérieurement par la foule qui s’était rassemblée autour de mon corps tombé au milieu de la rue. Ce fut un accident avec délit de fuite, m’a-t-on dit, et tout le monde me croyait grièvement blessé puisque j’avais été violemment percuté par une voiture roulant à vive allure. Pourtant, je me suis relevé, complètement indemne. Mon pantalon avait été déchiré, mais quand je le relevais pour voir l’étendue des dégâts, je n’avais qu’une petite égratignure à la jambe. Les passants voulaient tous que j’aille porter plainte au poste de police, mais comme je n’étais pas blessé, j’ignorai leurs suggestions.

Telles furent mes expériences. Non seulement, vous pouvez vivre et travailler sans mental, mais vous pouvez également vivre et travailler sans la moindre conscience du monde extérieur. Qui alors prendra soin de vous ? La puissance en laquelle vous êtes absorbé prend soin de vous. Elle dicte ses ordres et le corps obéit à ses instructions. C’est un mode de vie que vous devez expérimenter par vous même. Cela ne peut pas faire l’objet d’une pratique.

Il y a quelques temps, nous avons parlé des réactions que l’on peut avoir lorsqu’on se retrouve soudainement face à un serpent. À ce moment précis, vous n’avez nullement besoin de réfléchir quant à l’action à suivre, ni de demander conseil aux autres. La bonne réaction se présentera spontanément et automatiquement et cela, en l’absence totale de doutes et de pensées.

Question : Du temps où vous travailliez dans les mines, vous deviez être confronté à de nombreuses situations auxquelles il vous fallait réfléchir. Des rendez-vous, de la comptabilité, de la paperasse, et ainsi de suite. Comment faites-vous pour accomplir ce type de travail sans penser, ni planifier, ni organiser votre emploi du temps ?

Papaji : [tout en riant] C’est comme conduire cette voiture de nuit. Quelque chose vous fait agir correctement au bon moment, même si vous n’avez pas conscience de ce que vous faites ni de pourquoi vous le faites. J’ai vécu de nombreuses expériences de ce type.

Question : [nouvel interlocuteur] Nous avons eu une discussion semblable un peu plus tôt. En fait, il y a de cela très longtemps. Vous avez énuméré trois sortes de réactions. Cet incident de la voiture – être frappé par une voiture sans avoir conscience ni du véhicule ni du corps – était l’un d’eux. Un rickshaw m’a percuté dans le bazar il y a quelques jours. Je me suis relevé, retourné et ma réaction immédiate a été la colère, car je ne me trouvais pas au milieu de la route. J’étais à un endroit par lequel le rickshaw n’aurait pas dû passer. Puis, sans vraiment y réfléchir, la colère s’est apaisée. J’ai réalisé que ce n’était pas la peine de s’énerver, donc ma colère s’est simplement calmée et s’est évanouie. Ceci est la seconde sorte de réaction. Il a été question d’une troisième dans laquelle on se met vraiment en colère envers la personne qui nous a blessé et où l’on réagit en lui criant après ou même en la frappant. Ce sont là les trois sortes de réactions que vous aviez décrites.

Papaji : Oui je me souviens en avoir parlé. Dans le premier cas, il n’y a personne pour réagir. Dans le second, une brève réaction survient, après laquelle on revient à son état normal, et dans le troisième, on perd le contrôle de ses émotions. Avoir été percuté par la voiture appartient à la première catégorie.

Question : Je sais que ce n’est pas pareil, mais de nombreuses années auparavant, alors que je buvais beaucoup, il m’arrivait d’avoir des absences – des périodes pendant lesquelles je ne savais strictement rien. Bien que je ne me souvienne pas de ces états par la suite, j’étais capable de conduire une voiture correctement, sans avoir le moindre souvenir d’avoir fait cela après coup. Ces états pouvaient durer une heure ou plus. On peut même accomplir des tâches compliquées. Ceux qui vous regardent faire n’ont aucune idée de votre état d’ébriété, et ensuite, vous n’en avez vous-même aucun souvenir que ce soit.

J’ai lu quelque part que les gens qui se retrouvent dans ces états, que ce soit sous drogues ou sous alcool, lancent une sorte d’appel secret au Soi afin qu’Il les prenne en charge et qu’Il soit responsable de leurs actes. Il ne s’agit pas d’un désir conscient de se trouver dans un état d’oubli total dû à l’ivresse, mais d’un désir inconscient de se re–connecter au Soi qui prend soin de vous quand vous n’en êtes plus capable. Je doute que vous soyez d’accord avec cela.

Papaji : Non, vous ne pouvez atteindre le Soi par ces méthodes. Ce sont des états en lesquels le côté inconscient de l’esprit peut s’occuper de vous, mais, ceux-ci n’en demeurent pas moins des états d’esprit mentaux subtils.

L’esprit est capable de pouvoirs extraordinaires, mais ils n’en appartiennent pas moins au domaine mental. En 1932, je vivais et travaillais à Bombay. Un de mes voisins me rendit visite et me dit : "Mon cousin est venu de Saurashtra. Il n’a que seize ans et une prédiction lui a dit qu’il ne vivrait que jusqu’à dix-huit ans. L’un des Maharajas des états princiers de la région a entrepris de s’occuper de son cas et va l’emmener à Londres à ses frais, car il a des pouvoirs remarquables.

– Qu’a-t-il de si spécial ? Lui demandai-je.

– Vous pouvez lui poser la question qui vous plaît et il vous répondra correctement. La réponse juste lui vient automatiquement puis il l’exprime. Et, si vous écrivez quelques phrases sur un papier que vous mettez dans votre poche, il sera capable de vous dire ce qui a été écrit, sans même jamais l’avoir vu au préalable. Tu peux venir avec moi lui rendre visite et le mettre à l’épreuve si tu ne me crois pas."

J’ai toujours été fasciné par ce genre de cas, mais en même temps, j’ai tendance à être très sceptique. J’aime mettre ces personnes à l’épreuve pour m’assurer qu’il ne s’agit pas d’une supercherie.

Je me suis dit : "Ce garçon vient de Saurashtra. Je vais mettre dans ma poche un poème, rédigé dans sa langue perse originale, et voir ce qu’il en dit."

Je me rendis auprès de lui avec mon cousin. Il était entouré d’une foule immense, toute en attente de réponses concernant des événements à venir :

"Ma femme est enceinte. Aura-t-elle un garçon ou une fille ?"

"J’ai signé un contrat d’affaire la semaine dernière. Aurai-je des bénéfices en retour ?"

Mes voisins buvaient ses paroles comme du petit lait et y croyaient dur comme fer.

Je me suis avancé lors d’une pause au milieu des questions : "J’ai un papier dans la poche. Pouvez-vous lire ce qui est écrit dessus ?"

Sans hésitation aucune, le jeune homme récita le poème perse, une langue qu’il ne connaissait pas, et il s’exécuta avec un très bon accent.

Je lui demandai : "Comment avez-vous appris à faire cela ?

– Je ne l’ai pas appris. Personne ne me l’a enseigné. J’ai simplement découvert que j’en étais capable. Je ne sais pas d’où viennent les mots. Les gens me posent des questions, les mots sortent de ma bouche, et ce sont toujours les bons."

Ce sont des tours de nature mentale, des siddhi, qui viennent soit de façon naturelle, soit que l’on acquiert par l’effort. Ils ne sont pas la conséquence de l’état vide d’activité mentale dont je parlais plus tôt.

Question : Je ne savais pas que vous connaissiez le perse. Quand l’avez-vous appris ?

Papaji : Cette matière était obligatoire à l’école. Il existe de forts liens culturels entre le Punjab et la Perse. Afin de pouvoir travailler dans le gouvernement, il fallait donc réussir des examens en ourdou et en perse, c’est pourquoi ces langues étaient enseignées à tous. J’aimais bien le perse, alors j’ai continué à le travailler après l’école. J’avais un livre de poésie perse en poche quand j’étais à Bombay, parce que j’aimais lire cette poésie. Swamiji [Swami Ramanananda] m’envoie encore aujourd’hui des poèmes perses, de Tiruvannamalai.

Question : Lisez-vous toujours ce genre de choses ? Avez-vous seulement le temps et l’envie de lire de la poésie ?

Papaji : Je n’ai pas beaucoup de temps en ce moment et je n’en avais pas beaucoup plus à l’époque. J’étais très occupé par la nécessité de gagner ma vie.

Question : Peut-être était-ce votre chance de ne pas avoir beaucoup de temps à consacrer à la lecture. Ainsi, vous n’aviez pas le temps de remplir votre esprit de concepts.

Papaji : Je suis né dans un endroit où l’on ne trouvait que très peu, ou même aucune littérature concernant la liberté. Je viens d’une famille cultivée, qui connaissait bien la littérature, mais les livres sur ce sujet n’étaient tout simplement pas disponibles. Nous faisions partie d’une petite enclave brahmine dans une région à prédominance musulmane. Le discours religieux en vigueur ne concernait que l’Islam et les mosquées. Les rituels Hindous n’étaient que très rarement pratiqués. Je pense que c’était une bonne chose, sinon peut-être me serais-je égaré dans les livres et les rituels. Personne ne m’a jamais exhorté : "Tu dois suivre telle ou telle pratique." Ce contexte était absent.

Question : [la personne qui devait écrire au sujet de son séjour] Quelle partie de l’Inde était-ce ?

Papaji : Une partie du Punjab maintenant au Pakistan.

[pause]

Si vous vous laissez prendre par eux, les mots peuvent vous éloigner du Soi, mais si vous remontez leur parcours jusqu’à leur origine, ils peuvent également vous ramener au Soi. Mettons que vous voyez quelque chose d’écrit sur une page. Avant d’avoir été couché sur le papier, ce mot était dans l’esprit de quelqu’un. Pour que ce mot émerge, il doit avoir été précédé d’une pensée. D’où ce mot a-t-il été puisé ? D’où le vole-t-on ? Du silence. Pourquoi ne pas retourner au silence, l’océan de silence d’où tous les mots doivent prendre leur Source ? Formuler un mot mentalement est en réalité un empêchement au vécu de ce silence. Le silence est en permanence présent, mais à la formation d’un mot, vous obstruez le flot de ce silence intérieur. Un flot de silence s’écoule entre nous, mais si vous prononcez un mot, vous perdrez le contact avec ce flot. Écoutez et soyez attentif. C’est tout ce que vous avez à faire.

Pouvez-vous traiter ce sujet dans votre rapport ? C’est un enseignement véritable, une vraie compréhension, mais que peut-on écrire le concernant ? Quel que soit le commentaire additionnel que vous y ajoutiez, quels que soient les mots utilisés pour le décrire, tous sont faux. Ils seront faux, ils seront sans réalité. Même le mot "silence" est faux. Conservez simplement le silence, n’en parlez pas.

Toute obstruction, toute manifestation, émerge du "je". La peur, tout ce qui apparaît devant vous, le passé, le présent, le futur, tout cela vient de ce seul mot : "je". Cela doit bien avoir une origine. Pourquoi ne pas aller vous-même en ce lieu, et voir ce qui s’y trouve ? Trouvez d’où émerge ce mot "je" et il en sera fini de tout. Chacun en est capable, mais personne ne peut vous y aider. Aucun effort ne vous y mènera et personne ne peut vous dire ce que c’est. Vous n’avez besoin de rien pour trouver ce lieu.

Question : Pourquoi sommes-nous assis ici, si nous n’avons pas besoin d’aide ?

Papaji : Pour entendre ce que je dis. Personne ne vous a jamais dit ceci auparavant. Pourquoi êtes-vous assis ici ? Pour m’entendre dire : "Ne soyez pas assis "là", asseyez-vous "ici"." Voilà pourquoi vous venez : pour découvrir comment s’asseoir "ici" et non pas "là".

Question : [nouvel interlocuteur] Être ici est un grand plaisir. C’est le meilleur endroit qui soit.

Papaji : Vous êtes venu ici pour être ici. Vous êtes venu ici et nulle par ailleurs. Qui d’autre vous dira cela ? Tout le monde va vous dire : "Allez là ! Rendez-vous là-bas ! Allez là !" Un "maître" qui vous dit de faire quelque chose ou d’aller quelque part ne mérite pas d’être un maître. S’il vous enseigne de faire quoi que ce soit, de faire un effort qui produira quelque résultat dans le futur, c’est qu’il n’est en aucun cas un maître véritable. Comment le qualifier ? C’est un prédicateur. Le maître, si nous voulons vraiment utiliser ce mot, est assis dans la vérité silencieuse. C’est en étant dans ce silence que l’on parle de la vérité. Le silence est votre maître, ici, maintenant, en vous. Si vous désirez un maître, c’est cela le maître. Si vous voulez le satsang, voilà le satsang. Où pourrez-vous aller pour le satsang ? Venez "ici". "Ici" signifie silence. Pas même une seule pensée ne doit se pointer au sein de ce silence. C’est cela le satsang, l’association à son propre Soi. La vraie sanga est de rester tel que vous êtes. Si vous y arrivez, c’est le satsang.

Question : [nouvel interlocuteur] C’est ici.

Papaji : L’association au Soi est seul satsang. Rien d’autre ne mérite ce nom. Voyez pour vous même. Lorsque vous êtes avec votre Soi, il n’existe personne qui puisse vous tromper, personne qui puisse vous induire en erreur. Il n’existe aucun fourvoiement, aucune tromperie, aucune parole, rien que la vérité même. Ce lieu où n’existe pas la moindre dualité est appelé le satsang. Se rendre n’importe où, hormis "ici", ne sera d’aucune aide. Essayez pour voir. Adressez-vous aux dieux et ils tenteront de vous duper.

Ils vous diront : "Voue-moi un culte et je t’accorderai ce que tu veux."

Ce sont là les promesses des dieux. Pourquoi les écouter et se plier à leurs commandements ? Pourquoi ne pas être plutôt en satsang ? Quand n’êtes-vous pas en satsang ? Dites-le moi ! À quel moment n’êtes-vous pas en satsang ?

Question : Il n’y a pas de temps. Il n’est pas de moment qui ne soit satsang.

Papaji : [tout en riant] Vous y êtes ! C’est le satsang ! Le satsang doit être permanent, continûment, sinon, ce n’est pas le satsang.

Question : [il semble faire l’expérience du satsang dont Papaji parle] Vous avez raison. C’est "ridicule".

Papaji : [rit encore] Il est très beau !

Question : Et vous de même.

Papaji : Ceci est satsang ! Voici le satsang ! Je voudrais vous embrasser. L’état qu’il vit est magnifique. Montrez-moi votre visage. Voilà un visage que je peux embrasser.

Question : [éclate de rire] Ça ne marchera pas.

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