Que
règne la paix et l'amour parmi tous les êtres
de l'univers. OM Shanti, Shanti,
Shanti.
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Avadhuta
Gita est attribué au sage Dattatreya. Il
le chanta spontanément après
s'être purifié par la
méditation et avoir été
absorbé dans la félicité
ininterrompue de la Réalité.
Considéré comme l'un des plus grands
traités sur l'Advaita Vedanta, certains
érudits estiment que le texte remonte
à 5000 ans av. J.-C.
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Le
mot "avadhut" fait référence à
celui qui a renoncé à tous les
attachements et toutes les connexions au monde, et
qui vit dans un état au-delà de la
conscience du corps. Il s'est affranchi des soucis
et responsabilités, des possessions et de
toute position sociale. Il s'est
libéré de tout concept et de toute
classification qui s'interposent entre lui et sa
perception directe de la Réalité. Il
ne fait aucun compromis avec l'illusion, il n'offre
aucune prise à la séparation, il ne
permet à aucun semblant de dualité de
s'immiscer dans sa perception directe. Il ne
s'identifie ni à son mental ni à son
corps, ni aux "noms et formes" et ne
reconnaît pas de distinction entre
lui-même et le monde qui l'entoure.
D'après Dattatreya, un avadhut ne
possède pas une apparence ni un style de
vie, une religion ou un rôle social
particuliers. Il peut se promener tout nu ou
être vêtu comme un prince. Il peut
sembler pieux ou blasphématoire, ressembler
à un ascète ou être
hédoniste. Un tel être est la pure
conscience sous une forme humaine. Il est la
Réalité toujours libre
[Brahman].
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1. Par la
grâce de l'Absolue Réalité
impersonnelle ceux qui cherchent la
libération sont avant tout animés par
la prédisposition pour la non-dualité
qui les libère de la grande peur.
2. Comment pourrais-je saluer le Soi
[notre nature véritable] qui est
indestructible, qui est tout de
félicité, qui en Lui-même et
par Lui-même imprègne tout, et qui est
inséparable de Lui-même ?
3. Seul, je suis, et toujours libre de toute
souillure. Le monde existe en moi tel un mirage.
Devant qui m'incliner ? Lecteur, existes-tu ?
4. En vérité, tout est le Soi
un, libre de la différentiation et de la
non-différentiation. On ne peut pas plus en
dire "Il est" qu' "Il n'est pas". Quel grand
mystère.
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5. Voici
la substance du Vedanta ; ceci est l'essence de
toute connaissance, théorique et intuitive.
Je suis le Soi, par nature impersonnel et
imprégnant tout.
6. Cette Absolue Réalité, qui
est le Soi en tout, impersonnelle et immuable,
semblable à l'espace, pureté
même par nature, véritablement,
véritablement cela je suis.
7. Je suis pure connaissance,
impérissable, Infinie. Je ne connais ni joie
ni peine ; qui peuvent-elles bien toucher ?
8. Les actions du mental, bonnes et
mauvaises, les actions du corps, bonnes et
mauvaises, les actions de la voix, bonnes et
mauvaises, n'existent pas au sein du Soi. Je suis
le nectar qui est connaissance Absolue ; par
delà la portée des sens je
suis.
9. Tel l'espace, l'esprit embrasse tout. Je
suis au-delà de l'esprit. L'esprit ne
saurait exister indépendamment de la
Réalité.
10. Comment peut-on dire du Soi qu'il est
manifesté ? Comment peut-on dire du Soi
qu'il est limité ? Je ne suis qu'existence ;
ce monde objectivé entier je suis. Plus
subtil que l'espace même je suis.
11. Connais le Soi en tant qu'Infinie
conscience, évident de soi-même,
au-delà de la destruction, éclairant
tous les corps de façon égale,
toujours rayonnant. En lui, ni jour ni nuit.
12. Connais le Soi en tant qu'un, toujours le
même, immuable. Comment peux-tu dire : "Je
suis celui qui médite et voici l'objet de la
méditation" ? La perfection pourrait-elle
être divisée ?
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13. Toi,
le Soi, n'es jamais né et tu n'es jamais
mort non plus. Le corps n'a jamais
été tien. Les Écritures
antiques ont affirmé maintes et maintes fois
: "Tout ceci est Brahman [la
Réalité]."
14. Tu es l'entière Absolue
Réalité, libre de tout changement,
identique au-dedans et au-dehors,
félicité Absolue. Ne cours pas
ça et là comme un fantôme.
15. Ni unité ni séparation en
toi, ni en moi. Tout est le seul Soi. "Je", "tu",
le "monde" ne possèdent pas de
véritable existence.
16. Les facultés subtiles du toucher,
du goût, de l'odorat, la forme et le son, qui
constituent le monde au-dehors ne sont pas plus ce
que tu es qu'elles ne se trouvent en toi. Tu es la
grande Réalité qui transcende
tout.
17. Naissance et mort n'existent ni dans le
mental ni en toi, de même pour la servitude
et la libération. Bon et mauvais
appartiennent au mental et ne se trouvent pas en
toi. Bien-aimé pourquoi pleures-tu ? Noms et
formes ne se trouvent ni en toi ni en moi.
18. O mon mental, pourquoi erres-tu aussi
sujet à l'illusion que l'est un
fantôme ? Sache que le Soi est au-dessus de
la dualité et sois heureux.
19. Tu es l'essence de la connaissance,
indomptable, éternel, toujours libre des
modifications. Et en toi, pas plus d'attachement
que d'indifférence. Ne laisse pas les
désirs te faire souffrir.
20. Toutes les Écritures
décrivent le Soi comme étant sans
attributs, toujours pur, impérissable, sans
corps et Vérité éternelle.
Connais Cela comme étant ce que tu es.
21. Connais toutes les formes, physiques et
subtiles, en tant qu'illusion. La
Réalité qui les sous-tend est
éternelle. En vivant cette
Vérité on passe au-delà de la
naissance et de la mort.
22. Les sages nomment le Soi le "toujours
pareil". En abandonnant l'attachement, l'esprit ne
voit ni dualité ni unité.
23. La concentration n'est possible ni sur
les objets périssables, en raison de leur
mutabilité, ni sur le Soi. "Est" et "n'est
pas" ne s'appliquent pas au Soi non plus. Dans le
Soi, l'Absolue liberté, comment un
état d'absorption dans le Soi pourrait-il
être possible ?
24. Soi sans naissance, pur, sans corps,
constant et impérissable, tu sais que tu es.
Peux-tu jamais dire : "Je Me connais" ou "Je ne Me
connais pas" ?
25. Ainsi, les Écritures
sacrée ont dit du Soi : "Cela Tu Es !" Du
monde illusoire né des cinq
éléments physiques, les
Écritures déclarent : "Neti neti."
["Ni ceci, ni cela" ou litt. "Pas ceci, pas
ceci"]
26. Tout ceci est constamment
imprégné de toi en tant que Soi. En
toi, ni méditant ni objet de
méditation. Pourquoi, mental,
médites-tu sans vergogne ?
27. Je ne connais pas la
Réalité. Comment puis-je En parler ?
Ce qu'est la Réalité, je ne le sais.
Comment pourrais-je La vénérer ?
28. Je suis l'unique Réalité,
à la façon dont l'espace Absolu est
ma nature. En moi, ni unité ni
diversité. La cause de l'imagination aussi
est absente de moi.
29. Libre du sujet et de l'objet je suis.
Comment pourrais-je Me réaliser ? Infinie
est ma nature, rien d'autre n'existe. L'Absolue
Vérité est ma nature, rien d'autre
n'existe.
30. Soi par nature, Réalité
Suprême je suis ; je ne suis ni le tueur ni
le tué.
31. Lors de la destruction d'un pot,
l'espace qu'il contenait s'unit à l'espace
qui est tout. Dans mon Soi et dans la
Réalité je ne vois aucune
différence lorsque le mental est
purifié.
32. Seule est l'Absolue
Réalité, en tant que pure conscience.
En Vérité, n'existent ni pot ni
espace dans le pot, aucune Âme
incarnée ni sa nature.
33. N'existent ni mondes, ni
Écritures, ni divinités, ni
sacrifices, ni castes, ni tribus familiales, ni
nationalités, ni chemin de fumée, ni
chemin de lumière.
34. Certains accordent une grande valeur au
non-dualisme, d'autres au dualisme. Ils ne
connaissent pas la Vérité qui
dépasse les deux.
35. Comment pourrait-on décrire la
Réalité ultime puisqu'Elle n'est ni
blanche ni d'une quelconque couleur, qu'Elle ne
possède pas de caractéristiques
telles que le son et qu'Elle est au-delà de
la voix et du mental ?
36. "Je mange", "Je donne", "J'agis"; telles
déclarations ne s'appliquent pas au Soi, qui
est pureté, sans naissance et
impérissable.
37. Alors que seule est la
Réalité une, comment peut-on dire du
monde qu'"il est illusoire" ou qu'"il n'est pas
illusoire", "ceci est une ombre" ou "cela n'en est
pas une" ?
38. Je suis sans commencement et sans fin.
Jamais je n'ai été lié. Pur
par nature, mon Soi est immaculé. Cela je le
sais de façon certaine.
39. De la substance subtile à la
création formée, il n'existe rien
d'autre que la Réalité une ;
clairement je perçois ceci. Où alors
sont les divisions de castes ?
40. La vacuité Absolue et son
opposé, éternellement je suis les
deux.
41. Le Soi n'est ni mâle, ni femelle,
ni neutre ; Il n'est ni bonheur ni souffrance.
Comment oses-tu Le pervertir ?
42. Le Soi n'est pas purifié par les
six méthodes du yoga. L'absence de mental ne
Le rend pas plus clair. L'enseignement d'un Guru ne
Le révèle pas. Il est tout de
pureté, en Lui-même, par
Lui-même.
43. Je ne suis ni asservi ni libre. Je ne
suis pas distinct de la Réalité.
44. Ni celui qui agit ni celui qui
récolte les fruits de l'action je ne suis.
Ce qui habite tout ou cela en quoi tout habite je
ne suis pas.
45. Tout comme un volume d'eau s'unit de
façon inséparable à l'eau dans
laquelle on le verse, la matière et l'esprit
que je perçois ne font qu'un.
46. Pourquoi qualifies-tu le Soi de
personnel et d'impersonnel, puisque tu n'es ni
lié ni libre ?
47. Pur, pur tu es, sans corps, sans lien au
mental, au-delà du monde illusoire ;
pourquoi rechignes-tu à reconnaître :
"Je suis Soi, la Suprême
Réalité !" ?
48. Mon esprit bien-aimé, pourquoi
pleures-tu ? Sois ton Soi, bois le prodigieux
nectar intemporel de la non-dualité.
49. Connaissance née de l'intellect
je ne suis pas. Par nature Vérité
éternelle je suis. Je suis
immuabilité perpétuelle.
50. Ni sans forme ni avec forme,
décrit dans les Écritures comme "ni
ceci ni cela", libre de la séparation et de
l'unité, le Soi véritable
règne Suprême.
51. N'existent ni père, ni
mère, ni parents, ni fils, ni épouse,
ni ami, ni préjugé, ni doctrine.
Pourquoi es-tu troublé, mon esprit ?
52. Pourquoi les sages imaginent-ils que la
Réalité sans corps est
incarnée ? En Elle ni jour ni nuit, ni lever
ni coucher.
53. Etant donné que les imperfections
de l'attachement et autres imperfections semblables
ne sont pas en moi, je suis au-delà de la
souffrance du corps. Connais-moi comme étant
Infini, semblable à l'espace, Soi
unique.
54. Mon mental, mon ami, de nombreux mots ne
sont pas nécessaires et le monde comprend
à peine la raison. En un mot, Je t'ai
exposé l'essence de la vérité
: "Tu es la Vérité, tu es tel
l'espace."
55. Quel que soit le lieu où meurt le
yogi et quel que soit son état, son esprit
est absorbé dans Cela, tout comme l'espace
dans le pot que l'on brise s'unit à l'espace
Absolu.
56. Qu'il meurt conscient ou dans un coma,
dans un saint temple ou dans la demeure d'un
intouchable, il obtient la libération et
devient la Réalité
omniprésente.
57. Les yogis considèrent la vertu,
la prospérité, le désir du
paradis et la libération, ainsi que les
objets en mouvement et les objets fixes comme
simples chimères.
58. L'Avadhut [celui qui est
libéré] dont
l'équanimité est inébranlable,
qui vit dans les saint temples du rien,
déambule nu, sachant que tout est la
Réalité.
59. Là où ne se trouvent ni
troisième état [sommeil
profond] ni quatrième état
[Turiya], où tout est connu pour
être le Soi, où ne règnent ni
vertu ni vice, comment l'asservissement ou la
libération peuvent-ils se produire ?
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L'Avadhut dit
:
1. Ne considère pas l'immature, le
crédule, l'idiot, le lent, le dilettante et
le déchu comme n'ayant en eux rien de bon.
Ils enseignent tous quelque chose. Apprends d'eux.
Assurément, abandonnons-nous un jeu
simplement parce que nous le maîtrisons ?
2. Ne prends pas ton Guru à la
légère dans le cas où il ne
serait pas très érudit. Adoptes la
Vérité qu'il enseigne et ignore le
reste. Sache bien qu'un bateau décoré
et joliment peint te fera tout autant traverser la
rivière que celui qui est ordinaire et
simple.
3. L'intelligence supérieure qui sans
effort imprègne à la fois le
changeant et l'immuable, et qui par nature est
toute paix et conscience, Cela je suis.
4. Comment la conscience Suprême une,
qui sans effort préside au vivant comme
à l'inerte et qui habite tout, pourrait-elle
être autre que moi ?
5. Je suis plus subtil que la substance
primordiale, au-delà des
éléments et des composés, je
suis libre de la naissance, de la mort et au-dessus
de la dualité et de l'unité.
6. Les modifications au sein de la
conscience au-dedans [intellect, mental,
instinct et ego] n'ont rien à voir avec
ce que je suis. Telles des bulles agitées
par la rivière, les pensées et les
intentions surviennent pour disparaître dans
la conscience au-dedans.
7. Tout comme le moelleux n'est perçu
que dans des objets mous, la douceur n'est
goutée que dans le miel, l'amertume n'est
ressentie que dans le goût très amer
des feuilles de neem, la fluidité et la
fraicheur sont la nature de l'eau, la forme
primordiale de la matière n'est autre que le
Soi. Tout comme les rayons du soleil ne
diffèrent pas du soleil, la matière
ne diffère pas de la
Réalité.
8. Comment "Je" ou "Tu" peuvent-ils faire
référence à la
Réalité qui est plus subtile que la
forme primordiale de la matière, qui est
libre des attributs, plus grande que tout,
au-delà du domaine du mental et des
émotions, sans support ni limite et le
seigneur de l'univers ? On ne saurait la qualifier
ni de statique ni de dynamique.
9. Comme l'espace ne peut être
comparé à un autre espace, la
Réalité est au-delà de la
dualité et ne peut donc pas être
comparée à quelque objet. La
Réalité seule est perfection, pure et
toute connaissance.
10. Cela ne foule pas la terre de ses pieds,
Cela n'est nullement déplacé par le
vent, Cela n'est jamais recouvert par l'eau, Cela
se tient au milieu de la lumière subtile du
dedans.
11. Cela imprègne l'espace-temps.
Rien n'imprègne Cela. Constamment libre des
limitations, éternellement identique, sans
rien au-dehors ni rien au-dedans, Cela demeure.
12. Le Soi dont parlent les grands yogis,
des plus subtils, au-delà de la perception,
sans attributs, doit être
réalisé pas à pas et non par
une violence soudaine.
13. Pratiquant constamment le yoga, ne
dépendant d'aucun objet, le yogi voit sa
conscience se fondre dans la Réalité,
et devient la Réalité.
14. Il n'existe qu'un seul antidote aux
passions hautement dangereuses qui engendrent
l'engouement, c'est de retourner au Soi. On ne se
rapproche pas du Soi par les émotions, Il
est constamment sans forme et
indépendant.
15. Cachée dans le champ de
l'éternelle conscience, se trouve la cause
du monde. Au sein de cette cause est la
Réalité. La coque de la noix de coco
figure le monde, la pulpe sa cause, l'eau
sucrée et rafraichissante contenue dans la
pulpe est la Réalité.
16. Semblable à la pleine lune, est
le Soi. Vois-Le en tout. La dualité est le
produit d'une vision défectueuse. Tout comme
il n'y a qu'une seule lune, il n'y a qu'un seul Soi
en tout.
17. Aucune dualité ne peut approcher
le concept de la Réalité, car Elle
imprègne tout. Les sages qui enseignent cela
gagnent en illimitée patience, et leurs
disciples ne les remercient jamais assez.
18. Le talentueux, tout autant que le sot,
atteignent l'état dénué de
désirs en prenant conscience du
mystère du Soi par la grâce de leur
maître spirituel.
19. Cet état de la
Réalité qui transcende tout est
atteint par ceux qui sont libérés de
l'attachement et de l'aversion, qui sont
constamment engagés à faire le bien
à tous les êtres vivants, dont la
connaissance est fermement enracinée et qui
sont patients.
20. Le yogi se fond à la
Réalité après avoir
quitté le corps, à la façon
dont l'espace dans un pot se fond à l'espace
cosmique lorsque ce pot est détruit.
21. La déclaration selon laquelle la
condition future est déterminée par
l'état des pensées au moment de la
mort concerne les non-initiés, pas les
initiés.
22. Celui qui connaît la
Réalité peut tout autant abandonner
son corps dans un lieu saint que dans la demeure
d'un intouchable, il est absorbé dans la
Réalité.
23. Lorsqu'un yogi a réalisé
son Soi véritable, sans naissance et
au-delà du champs du mental et des
émotions, les actions et leurs
conséquences ne l'affectent plus. Il se peut
qu'il accomplisse les rituels ou qu'il les
délaisse. Pour lui, tout est Un.
24. Le maître de la création a
réalisé le Soi, Il est
éternel, indestructible, sans forme, sans
dimensions, entièrement indépendant,
sans plaisir ni peine, et tout puissant.
25. Les sages découvrent que l'on ne
peut pas plus voir le Soi par l'étude des
anciennes Écritures, par les initiations ou
en se rasant la tête qu'en étant un
Guru, un élève dévoué
ou un disciple. On ne le voit pas à travers
les postures non plus.
26. Cette Réalité, le Soi,
dont le pouvoir donne naissance à tout
l'univers, dans laquelle il demeure et à
laquelle il finit par retourner à la
façon des bulles et des vagues dans
l'océan, est réalisé par les
sages.
27. Le Soi, que réalisent les sages,
n'est pas le but du contrôle du souffle ou de
postures physiques et ainsi de suite. En Lui ne se
trouvent ni connaissance ni ignorance.
28. Le Soi ne comporte ni unité ni
dualité, et pas plus
d'unité-dualité non plus. Il ne
comporte ni petitesse ni grandeur, ni vide ni
plénitude. Tout cela existe dans le mental,
et le mental n'est pas le Soi.
29. L'enseignant ne peut pas enseigner le
Soi ; le disciple ne peut pas L'apprendre.
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1. Comment
vénérer ce grand Soi qui n'est ni
personnel ni impersonnel ? Il est immaculé,
au-delà de l'amour et de l'aversion,
incréé, omniprésent, de la
forme de l'univers, sans attributs et pourtant pas
dénué d'attributs, cette
Réalité toute de
félicité, mon Soi ?
2. Comment me prosterner devant mon propre
Soi, en mon propre Soi et par mon propre Soi ? Je
suis sans couleurs, blanche ou jaune ;
Réalité éternelle je suis.
3. Je suis déraciné, sans
racine, libre des émanations et sans la
moindre émanation, je suis sans
lumière et dénué de lampe, je
suis équanimité, tel un soleil
toujours au zénith.
4. Comment puis-je déclarer que le
Un, détaché et sans désir,
puisse avoir des désirs ? L'Absolu ne
saurait être décrit en termes de
conditions ; comment puis-je parler de Ce que je
suis ? Je ne suis ni doté d'une essence ni
dénué d'une essence. Toute
équanimité semblable à
l'espace, je suis.
5. Comment pourrais-je déclarer que
la non-dualité est toute cette
création, ou qu'elle est ceci ou cela ?
Quand bien même il y aurait dualité,
je ne saurais y voir quelque création ou
dissolution. Comment jamais exprimer l'Eternel, le
Tout, de quelque façon que ce soit ?
Semblable à l'espace, toute
félicité je suis.
6. Ni grossier ni subtil est mon Soi ; Il ne
vient ni ne va ; sans commencement ni fin ; ni
élevé ni bas Il est ; cette
Vérité Absolue, comme l'espace,
connaissance qui confère
l'immortalité je suis.
7. Sache bien que les cinq sens sont tel
l'espace, de même que leurs objets. Sache que
le Un est immaculé, le Un n'est ni
lié ni libre. La Réalité
omniprésente de félicité
continue, connaissance qui confère
l'immortalité je suis.
8. La connaissance du Soi, difficile
à obtenir, dont on fait l'expérience,
n'est pas Soi ; l'objet de la méditation,
sur lequel il est difficile de se concentrer, n'est
pas Soi ; cela qui est proche, cela qui est loin
très loin, n'est pas Soi. Semblable à
l'espace, Réalité toute de
félicité je suis, la
Réalité je suis.
9. Sans actions, je suis, je consume les
karmas ; sans douleur je suis, je consume les
souffrances ; sans corps, sans demeure je suis et
je les consume pourtant tous : toute
équanimité, semblable à
l'espace je suis.
10. La graine de la plante du monde n'existe
pas en moi, assouvissement et plaisirs n'existent
pas en moi ; servitude et ignorance ne sont pas en
moi ; semblable à l'espace,
Réalité Absolue je suis.
11. Le Soi n'est ni celui qui sait ni ce qui
est su. La déduction ne l'explique pas. Les
mots ne sauraient dire cette Absolue conscience. Le
mental se perd dans Sa majesté. Comment
peut-on jamais te L'expliquer ? Semblable à
l'espace, je suis la réalisation qui
confère l'immortalité.
12. En Cela ni séparation ni
unité. Cela n'est ni intérieur ni
extérieur. C'est Vérité
Transcendante. On ne peut pas en dire que
"c'était là avant". En
vérité, rien n'existe hormis le Soi.
Et je suis cette connaissance qui confère
l'immortalité semblable à
l'espace.
13. Je suis le principe éternel.
Dégagé de l'attachement et de
l'aversion, libre des imperfections je suis, le
destin et la providence n'existent pas en moi.
Éternellement libre des souffrances du
monde, en vérité, je suis cette
connaissance qui confère
l'immortalité semblable à
l'espace.
14. Étant donné que les trois
états de conscience n'existent pas dans le
Soi, comment pourrait-Il jamais être le
Quatrième [Turiya] ?
Dégagé du passé, du
présent et du futur, comment pourrait-Il
être doté de points cardinaux ? Paix
éternelle, Vérité
Transcendante semblable à l'espace je
suis.
15. Ni mère ni père je n'ai,
pas plus que d'épouse ou d'enfant. Naissance
et mort me sont inconnues. Mon esprit n'est pas
à moi. Paix éternelle, paix
Transcendante semblable à l'espace je
suis.
16. Divinités et Dieux, comme Indra
et Brahma, n'ont pas de place dans le Soi. Ni le
paradis ni les cieux n'existent dans le Soi. La
Vérité Transcendante une et
immaculée je suis.
17. L'expression tirée des
Écritures "ni ceci ni cela" ne s'applique
pas au Soi. Comment alors pourrait-on en dire :
"Une fois que tout a été
retiré seul le Soi demeure" ? Il est
symbolique mais n'est pas un symbole ; pourtant,
même ceci ne peut être dit du Soi.
Semblable à l'espace, l'eau de
l'immortalité je suis.
18. Le monde illusoire n'est pas ma
modification, pas plus que son éclat n'est
mien. Tromperie et hypocrisie, vérité
et non-vérité n'ont aucune place en
moi. Connaissance qui confère
l'immortalité semblable à l'espace je
suis.
|
1. Rien ne
peut être ajouté ni enlevé
à la Réalité universelle. On
ne saurait L'invoquer ni La vénérer
avec des fleurs et des feuilles. Les
méditations et les mantras ne peuvent
L'atteindre. Comment La vénérer sous
la forme de Shiva ? - car en Elle n'existent ni
distinctions ni unité.
2. Dans l'Un ne se trouvent ni servitude ni
salut, ni pureté ni impureté. De
l'union et de la séparation le Un est
dégagé. Cette Vérité
semblable à l'espace je suis.
3. Étant donné qu'en
vérité je suis Nirvana, les
pensées quant à la
réalité ou l'irréalité
du monde ne me perturbent absolument pas.
4. Toujours dégagé de la
souillure de l'ignorance je suis, en moi la
connaissance et l'illusion n'ont jamais vu le jour.
Comment saurais-je dire si je suis asservi ou libre
?
5. Ni le
péché ni la vertu n'ont jamais
existé en moi ; par nature je suis Nirvana.
Ni l'adorateur ni l'adoré je suis. Ni
instructions ni rituels ne m'incombent ; je ne suis
pas plus connaissance. Ma nature est celle du
Nirvana.
6. Immaculé Nirvana je suis ; je ne
suis ni celui qui comprend ni ce qui est compris.
En moi, la cause n'existe pas plus que l'effet.
7. Ni un corps ni sans corps je suis.
L'intellect, le mental et les sens ne sont pas
miens. Comment pourrais-je parler d'attachement et
de détachement puisque je suis le Nirvana
immaculé ?
8. En moi n'existent ni naissance, ni mort,
ni pureté, ni impureté, ni poison, ni
l'eau de l'immortalité. En
vérité, je suis même libre de
la contamination du Nirvana. Je ne saurais parler
des troisième et quatrième
états.
9. Ni un imbécile ni un expert je
suis, ni silencieux ni verbeux ; comment puis-je
raisonner ou argumenter puisque même de la
contamination du Nirvana je suis libre.
10. Renonçant à toute
méditation, à toutes les actions
bonnes et mauvaises, buvant l'eau de
l'immortalité, les héros savent que
de la contamination du Nirvana je suis libre.
11. Aucune injonction ritualiste ne peut
m'obliger ; le mental, siège de toutes les
anxiétés, n'existe pas en moi. Loin,
loin de moi est aussi l'égoïté.
Connaissance Absolue semblable à l'espace
qui confère l'immortalité je
suis.
12. Je ne puis dire si le monde est
néant, s'il est partiellement réel ou
partiellement irréel, ou, si tel une
rivière toujours changeante qui coule
à flots, il est en fait réel dans son
ensemble. Connaissance Absolue semblable à
l'espace qui confère l'immortalité je
suis.
13. L'Infini ne comporte pas plus un iota de
nom ou de forme qu'il ne se trouve en moi
d'unité ou de diversité. Mon mental
éhonté, pourquoi crées-tu une
confusion ? Connaissance Absolue semblable à
l'espace qui confère l'immortalité je
suis.
14. Mon ami, il n'y a pas de raison de se
tourmenter puisque tu n'es pas le corps. Tu es
impérissable et éternel, alors
pourquoi ces pleurs ? Repose en paix. Connaissance
Absolue semblable à l'espace qui
confère l'immortalité je suis.
15. Pourquoi es-tu perturbé, mon ami,
puisque l'avarice, la concupiscence, l'attachement
ne sont pas ce que tu es ? Une réalisation
de la connaissance Absolue semblable à
l'espace qui confère l'immortalité je
suis.
16. Pourquoi cette soif de pouvoir,
compagnon, alors qu'en vérité la
richesse ne t'appartient pas ? "Mien" et "tien" ne
sont pas en toi.
17. Ton cur est sans
intermédiaire, l'état d'absorption
dans le Soi ne s'y produit pas plus que la
possibilité de méditation sur le Soi.
Le temps et la causalité n'ont jamais
existé en toi.
18. J'ai enseigné l'essence de la
Vérité au disciple. Il n'existe aucun
"toi" ni "je", ni monde, ni Guru ni disciple. Sache
que par nature je suis l'Absolue liberté. Je
suis la Vérité Transcendante.
19. Lorsque le Soi, l'Absolue existence,
seul est, et que C'est moi, alors où se
trouve la Vérité Transcendante ?
Où est la félicité ? Où
est la connaissance qu'elle soit séculaire
ou spirituelle ?
20. Inconnu du feu, de l'eau et de la terre,
immobile, aussi omniprésent que l'espace,
connaissance Absolue, sache que c'est ce que tu
es.
21. Renonce, renonce au monde, et renonce
aussi au renoncement, puis abandonne même
l'absence de renoncement. Par nature aussi
omniprésent que l'espace, connaissance
Absolue tu es.
|
1. La
syllabe OM
psalmodiée est l'essence de la
connaissance qu'elle soit basse ou
élevée. Elle est la
réalité semblable à l'espace.
En ce monde, ni existence ni non-existence. La
Réalité est toujours libre de la
dualité.
2. Tu es ce Soi dont les Écritures
disent : "Tu es Cela !" [Tat Tvam Asi].
Sache que tu es libre du monde illusoire. Ne pleure
pas, ô esprit, en vérité tu es
Tout.
3. En toi ni élevé ni bas. Tu
imprègnes tout de façon égale,
et il n'existe ni dehors ni dedans. Alors pourquoi
te lamentes-tu ô esprit ? Tout est la
Réalité.
4. Ni ce qui est imaginé ni
l'imagination n'existent en toi ; sache que la
cause et l'effet ne te touchent point. Libre des
mots et de toute expression est ce que tu es,
éternellement le même. Mental ne
pleure point.
5. Savoir qu'en Soi ne se trouvent ni
élevé ni bas est être
absorbé dans le Soi, savoir que le Soi est
toujours libéré du temps et de
l'espace est absorption dans le Soi. Ne pleure pas,
esprit, tout est la Réalité.
6. Comme il n'y a pas de pot, il n'y a pas
d'espace du pot. De même qu'il n'y a pas de
corps sous forme d'ego, de substance qui
conditionne, il n'existe aucun ego individuel. La
cause et l'effet qui produisent des conditions
n'existent pas dans le Soi. Alors pourquoi te
lamentes-tu mon esprit ?
7. Peu importe que l'on vive dans une hutte
retirée ou dans une maison avec la famille,
car le Soi est tout autant libre de la multitude
que de la solitude. Libre également, Il est
de la connaissance théorique et pratique ;
le Soi étant tout, mon esprit, ne pleure
pas.
|
1.
L'univers entier est une projection de l'esprit
; il est donc un mode mental. La nature
véritable du mental est la
félicité, et lorsqu'il est
réduit au silence, l'Absolue
félicité est
révélée.
2. L'Absolue Réalité
étant inconnaissable du mental, comment la
parole peut-elle L'expliquer ?
3. Le Soi est libre du jour comme de la
nuit, et par conséquent le concept de son
déplacement à travers le temps et
l'espace n'est pas réel.
4. Aucun soleil n'illumine le Soi ; le feu
et la lune ne peuvent donc y briller. Il n'est ni
équanimité ni absence de désir
; comment alors l'action peut-elle s'y produire
?
5. On ne peut pas plus en dire qu'on peut Le
connaître par l'absence d'action. Il n'est ni
au-dedans ni au-dehors. Il n'est autre que
l'Absolue félicité.
6. Comment peut-on dire du Soi qu'Il est le
premier ou qu'Il est le dernier, puisqu'Il n'est ni
élément ni composé, ni vide ni
plénitude ? Éternelle, à
jamais la même, l'essence de tout est la
Réalité.
7. Que l'on déclare que le Soi est
descriptible ou qu'il est indicible, ne mène
nulle part. Il n'est pas plus celui qui sait que ce
qui est su. On ne saurait L'imaginer ni Le
définir. Comment pouvons-nous dire qu'Il
possède un mental ou n'importe lequel des
autres sens ?
8. L'espace, le temps, l'eau, le feu, la
terre qui constituent le monde, ne sont que
mirages. En vérité, le Un,
impérissable, tout de
félicité, seul existe. En Lui ni
nuage ni eau.
9. Le potentiel de naissance ou de mort
étant absents du Soi, aucune conception du
devoir ni manque au devoir ne peuvent s'y
appliquer. Cet éternel,
indifférencié, omniprésent Soi
seul est.
10. Les modifications de la matière
primordiale et de la conscience individuelle se
produisent dans le champs de la cause et de
l'effet. Lorsque seul est le Soi éternel qui
imprègne tout, comment peut-il contenir de
matière ou d'esprit.
11. En Lui aucune souffrance, et aucune
possibilité de souffrir, car il est libre de
tout attribut.
12. En Lui pas de dualité. Comment ce
principe Un éternel pourrait-il être
sujet à l'âge, la jeunesse ou
l'enfance ?
13. Le Soi ne dépend de rien et est
illimité. La loi de la causalité ne
Le touche nullement. Comment l'intellect, qui
n'opère que dans la dualité et qui
est périssable, pourrait-il Le discerner
?
14. Il n'appréhende pas plus qu'Il ne
peut être appréhendé. Il ne
prend pas plus naissance qu'il ne donne naissance.
Nous ne pouvons qu'en dire qu'Il est sans
destruction.
15. Dans le Soi ni masculinité ni
féminité, car de telles conceptions
ne sauraient exister dans
l'Éternité.
16. En Lui pas de plaisir ni de
faculté pour jouir du plaisir, puisqu'Il est
libre de défauts comme l'attachement. Tout
aussi libre des doutes et de la souffrance, Un et
éternel est le Soi ; par conséquent,
les concepts de "je" et de "mien" ne s'y rapportent
pas.
17. La Réalité ne s'Y trouve
pas plus qu'Elle en est absente. Puisque Lui seul
existe et qu'Il est Éternité, il
s'ensuit qu'Il est libre de la douleur ainsi que du
fait d'être libre de la douleur.
18. Ni gain ni perte. L'engouement et la
sagesse du monde n'y ont pas de place. Lorsque
seule existe la conscience éternelle,
comment pourrait-Il comporter quelque
discrimination ou sagesse ou autres ?
19. En Lui pas de "toi" ni de "je", par
conséquent la famille et la caste n'y
existent pas. Il n'est ni vrai ni faux. Il n'est ni
de ce monde ni du prochain. Comment alors lui
adresser des prières ?
20. Illusoire est le lien entre
l'élève et le maître. Enseigner
et contempler, ainsi abordés, ne sauraient
être admis. "En vérité, je suis
Shiva." cela seul est vrai, la Vérité
toute entière. Comment alors Lui adresser
des prières ou Le vénérer
?
21. Le corps est lui-même
imaginé au sein du Soi, tout autant que
l'est l'univers tout entier. Le Soi est libre de
toutes différentiations. Alors, comme je
suis la Réalité, je ne puis avoir la
moindre pensée de
vénération.
22. L'Absolue conscience n'a pas de corps.
On ne peut pas dire qu'Elle est sans corps ni
attributs. Tout ce que l'on peut en dire c'est
qu'elle est Absolue félicité, et que
cette félicité je suis. Voilà
le sommet de la vénération, et c'est
le point culminant de toute prière.
23. L'Avadhut, [homme libre], qui
vit ce mystère de tous les mystères,
et qui s'est élevé jusqu'à
l'état de la félicité parfaite
et ininterrompue, se déplace insouciant dans
les foules, irradiant la félicité et
la connaissance la plus élevée.
24. Il est vêtu d'un habit vieux et
usé. Il marche sur une voie libre des
mérites et des péchés des
religions. Il vit dans le temple de la
vacuité Absolue. Son âme est nue et
libre des souillures et des modifications du monde
illusoire.
25. L'Avadhut n'a pas d'idéal et ne
s'efforce pas plus d'en atteindre un. Ayant perdu
son identité dans le Soi, étant libre
des limites du monde illusoire, libre
également des perfections du yoga, ainsi
déambule l'Avadhut. Il n'argumente avec
personne, il ne s'intéresse ni aux objets ni
aux personnes.
26. Libre des pièges des attentes et
des espoirs, il a rejeté les haillons de la
pureté, de la vertu, ainsi que tous les
idéaux. Sa voie est dégagée de
toutes considérations. On ne peut seulement
dire de lui qu'il est pureté Absolue, et
qu'il est loin, loin des nuages de la maya
[illusion] et de l'ignorance.
27. En lui point de pensées comme "je
ne suis pas dans le corps" ou "je ne suis pas le
corps". Il est dénué de toute
aversion, de tout attachement ou d'engouement pour
quelque objet que ce soit ou personne que ce soit.
Aussi pur que l'espace il marche, immergé
dans la félicité immaculée de
son état naturel.
28. L'Avadhut
est comparable à l'incommensurable espace.
Il est Éternité. En lui ni
pureté ni impureté. En lui ni
diversité ni unité ; ni servitude ni
absence de servitude.
29. Dégagé de la
séparation comme de l'union, libre de la
jouissance comme de l'absence de jouissance, il
déambule calme et paisible de part le monde.
Ayant abandonné toute activité
mentale, il est dans son état normal
d'indicible félicité.
30. Le Soi, auquel l'Avadhut s'est
naturellement uni, est illimité et
inconcevable. Il est inconnaissable par le mental.
Il n'est pas plus une partie qu'Il n'est
divisé. De Lui on ne peut dire : "Son monde
va jusque là et pas plus loin." En
vérité, Il est difficile à
décrire et difficile à obtenir.
31. L'Avadhut ne se soucie pas des choses du
monde, parce que l'état naturel de la
réalisation du Soi rend tout le reste
complètement insignifiant. La mort et la
naissance ne signifient rien ; il ne médite
pas plus qu'il ne s'adonne à la
vénération.
32. Ce monde tout entier est un tour de
magie, comme le mirage dans le désert.
L'intense félicité, seule et sans
second, est la Réalité et c'est cela
l'Avadhut.
33. L'homme sage ne s'efforce pas,
même pour bien se comporter, pour être
vertueux ou pour se libérer. Il est libre de
toutes actions et de tous mouvements, ainsi que du
désir et du renoncement.
34. Que savent-ils, les experts, de Lui ?
Même les Écritures ancestrales ne
peuvent En parler à la perfection. Cette
Absolue félicité, pour toujours
indestructible, mais source de
félicité pour tous, est
l'Avadhut.
|
1. Alors
qu'en tant que pèlerin, j'entamai mon voyage
vers Toi, mes petites notions d'omniprésence
du Soi disparurent.
2. Quand mon esprit se mit à
méditer sur Toi, il perdit tout
intérêt pour les objets. Quand ma
langue commença à faire Tes louanges
elle perdit le pouvoir de louer les autres.
J'oubliai mes trois grands
péchés.
3. Celui dont l'intellect n'est plus
attiré par les désirs et les
plaisirs, celui dont la nature est devenue joyeuse
et sensible, qui même dans son cur n'a
aucune idée de possessions, qui est tout de
paix et impassible face à toute chose,
qu'aucun évènement ni manifestation
ne dérange - ce grand sage prend refuge dans
le Soi ; vigilant pour toujours, aussi solennel que
l'océan et plein de patience.
4. Qui a conquis les sentiments de plaisir,
de colère, d'avarice, d'attachement, de
vanité et d'aversion, celui-là est
paix même, et libre de toute
fierté.
5. Efficace dans ses initiatives, plein de
compassion est le sage qui a pitié de
beaucoup, mais pas de tous, et qui n'a
d'hostilité envers personne.
6. Il supporte patiemment le chaud comme le
froid, voyant le Soi éclairer tous les
corps. Il déambule solitaire tel le
rhinocéros ; détaché, solennel
et paisible. Il est devenu un océan de
Vérité et à jamais
engagé dans l'uvre de la
clémence. Tel est l'Avadhut, libre de la
naissance et de la mort.
7. Ceux qui connaissent la
Réalité connaîtront le sens du
mot AVADHUT par les quatre lettres qui le composent
: A, V, Dh, T.
8. "A"
signifie libération des pièges des
espoirs et des attentes, pur au début, au
milieu et à la fin, immergé dans la
félicité-Soi.
9. "V" signifie à la fois
déraciner tout désir de plaisir,
subtil ou matériel, et la vie dans le
présent en tant que suffisant de
lui-même, le présent étant
l'Éternité.
10. "Dh" est le corps physique, couvert de
crasse et de poussière, mais dont le mental
est constamment pur et le cur toujours
silencieux, au-delà de la contemplation et
de la méditation.
11. "T" est l'incessante contemplation de la
Vérité éternelle, ainsi
qu'indifférence aux activités du
mental et des sens. Il indique aussi le fait
d'être libre de l'égoïsme et de
l'orgueil.
12. Malheur à ceux qui abandonnent
cette connaissance de la sagesse du Soi, qui en
elle-même constitue la liberté
éternelle et la joie dans tous les mondes,
et qui se tournent vers le domaine du plaisir
limité et de l'ignorance.
13. Ceux qui désirent acquérir
cette félicité éternelle et la
communiquer aux autres à travers leurs
enseignements, doivent abandonner tous les plaisirs
sensuels, particulièrement ceux qui viennent
de l'union sexuelle.
14. Le corps se compose
d'éléments impurs, de sang, de chair,
d'os et autres. Malheur à ceux qui y sont
attachés, et qui sont indifférents au
Soi de constante félicité.
15. Il existe trois sortes de vin, faits
à partir du sirop, du grain ou du miel. Mais
il en existe un quatrième, le plus sombre de
tous, le vin du sexe, qui a intoxiqué le
monde tout entier.
16. Lorsque le mental échappe
à tout contrôle, le corps, qui est
objet de l'affection des ignorants, souffre aussi ;
et quand le mental est sous contrôle, alors
le corps aussi demeure en bon état.
17. Ainsi, vous, les amoureux de la sagesse,
mettez vos esprit à l'abris des sentiments
de plaisirs et engagez-les dans la sagesse
spirituelle.
18. Voici le chant du grand Avadhut
Dattatreya. Ceux qui le lisent et l'écoutent
avec une attention respectueuse, ne renaissent pas
ici sur terre.
Bénis je suis ; libéré je
suis.
Je suis l'Infini dans mon Âme ;
Je ne trouve ni début, ni fin ;
Tout est mon Soi.
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