Si nous ne sommes
pas ce paquet de chair, d'os et de sang dont est
constitué notre corps, si nous ne sommes pas
nos sens, notre mental, lequel n'est qu'un amas de
pensées, d'idées, d'opinions, alors
qui ou que sommes-nous ? Ce que nous sommes
réellement ne peut être compris ou
même vécu. Ce que nous sommes ne peut
être que réalisé. Parce que
c'est situé au-delà du mental, aucun
mot ne peut le décrire ; c'est hors du
temps, infini. On peut lui donner les noms de
présence, conscience, espace, amour, silence
ou, plus exactement, dire "Cela même qui est
au-delà du silence". Nous sommes Un, nous
sommes Dieu, nous ne sommes rien. Espace infini et
vide total. Pas de mot, pas de nom. Un
émerveillement complet et un mystère
total.
Nos problèmes apparaissent parce que nous
nous identifions à notre corps, à nos
sens et à notre mental. Cela crée la
séparation ou dualité qui est la
cause de la souffrance. "Lorsqu'il y a plusieurs,
il y a mensonge", explique Poonjaji.
Dans la recherche intérieure, on observe la
racine de ce "je". Ensuite, nous n'avons plus
besoin d'y toucher. C'est cela la liberté,
être libre du mental, libre d'être ce
que nous sommes sans aucune restriction, de jouir
pour toujours de l'accomplissement serein, de la
paix, de l'amour, de la joie, du bonheur et de la
félicité. Dans cet état on
s'accepte tel que l'on est, sans opinions, sans
concepts et sans jugements. Il n'y a pas de
passé et aucune idée sur la
façon dont les choses devraient être
à l'avenir. Il y a juste un abandon à
ce qui est, à la réalité de
l'ici-maintenant. Ceci est la connaissance, la
vérité et c'est aussi très
simple. Seul notre mental veut nous faire croire
que c'est difficile.
Qui nous convainc que c'est facile ? Le
maître qui est un être
déjà réalisé. Seuls
quelques très rares êtres tel que
Ramana Maharshi ont spontanément obtenu la
réalisation sans l'aide d'un maître
vivant. Et même ceux qui se sont
effectivement réalisés auprès
d'un maître sont rares. C'est pourquoi c'est
une chance merveilleuse d'avoir un maître en
vie tel que Papaji, un être dont la
grâce peut nous donner l'impulsion
nécessaire pour sauter dans
l'ici-maintenant. Il nous offre cette grâce
depuis les profondeurs insondables de son
Cur.
Définir Papaji, c'est comme parler du Soi :
les mots nous manquent ou alors ils sont
inadéquats, inappropriés. Comment
décrire cet amour inconditionnel, cette
sagesse infinie, cette gentillesse, cette patience
et cette douceur ? Comment parler de son silence si
richement communicatif ? Comment parler de la
beauté sans nom du Soi qui brille à
travers lui ?
Il a maintenant quatre-vingt-trois ans et il est
probablement l'homme le plus heureux sur terre. Son
bonheur est contagieux, extrêmement
chaleureux. Son humour est pénétrant,
brillant, irrésistible. Ses satsangs
présentent toujours une occasion de rire aux
éclats. Il ne condamne, ne critique ou ne
juge jamais. Il n'a pas d'ego, pas de mental. Ce
qui transparaît à travers lui est la
clarté de son Cur, laquelle est la
vérité. Il possède cette sage
capacité de voir l'essence, le Cur, et
non pas le nom et la forme de ceux qui viennent
à lui. Tel un vrai sage, ses paroles et ses
actes surprennent et déconcertent parfois,
mais le temps lui donne inévitablement
raison et démontre l'éminence de sa
sagesse. Il est charmant, espiègle, joueur
et il s'amuse follement d'être simplement ce
qu'il est. Ses satsangs sont baignés de
beauté par les chansons et la musique que
les gens lui offrent en signe de gratitude. Il y a
des moments d'amour, des moments de
vérité. Pendant les satsangs avec
Papaji, nous retournons chez nous, au "maintenant"
qui a toujours été notre vraie
demeure.
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