Ce
n'est qu'à la suite de l'émergence de
cette pensée que vous déciderez soit
de faire l'effort, soit de l'ignorer. Cependant,
celle-ci n'est même pas la première
pensée à s'élever, la
pensée originelle. Pour que survienne la
pensée "il me faut faire un effort", il doit
se trouver un "je" qui pense cela. Ce "je" est
lui-même une pensée. Ainsi, la
première pensée à
s'élever est ce "je", lequel décide
ensuite si l'effort se fera ou non.
Cette pensée-"je" est là. Voyons
d'où elle provient. Cette situation s'est
présentée plusieurs fois ces derniers
jours. Nous nous sommes réunis ici ;
quelqu'un a posé une question similaire, et
j'ai conseillé comme réponse de
découvrir l'endroit d'où
émerge le "je" au départ et d'y
retourner. Ce que je préconise aujourd'hui
n'est pas nouveau. Je vous ai demandé
à tous de travailler à ce
problème : de trouver d'où provient
le "je" et de le suivre jusqu'à son point
d'origine. Je conseille à tous de le faire
parce que si vous arrivez à trouver ce
point, cet endroit en vous-même d'où
émerge la pensée-"je", cette
pensée-"je" disparaîtra.
Lorsque cette pensée-"je" première
retourne à sa Source et disparaît,
tout disparaît avec elle. C'est à ce
moment-là que vous êtes le
"présent" dont vous me parliez. Vous
êtes alors le Soi. Lorsque vous restez
là et que vous le connaissez par
vous-même, c'est le Soi. C'est la
liberté. De là, où devez-vous
aller ? Que devez-vous accomplir ? Ce
lieu en lequel s'évanouit le "je" est la
sagesse. C'est indescriptible. Personne n'a jamais
décrit véritablement en quoi il
consiste. Dans cet endroit, vous ne ressentirez pas
le moindre besoin de faire un effort. Quel effort
est-il possible de faire ?
C'est l'endroit où l'effort n'est pas
apparu, même en tant que pensée
à considérer. Pourquoi laisser
survenir toutes ces pensées, des
pensées qui vous pousseront à faire
des choix et des actions, des pensées qui
vous éloigneront du Soi ?
Que se passe-t-il quand vous choisissez de quitter
ce lieu ? La pensée-"je"
apparaît ; les sens se mettent à
recueillir des informations et à les lui
fournir. Alors, vous vous mettez à faire des
choix concernant les perceptions et les
idées auxquelles s'associe le "je". Tout ce
processus ne fait que vous propulser dans le
trouble. Pourquoi laisser tout cela se
produire ? Restez en ce lieu où les
pensées d'effort et de non-effort sont
absentes ; l'endroit où même la
pensée-"je" n'est pas apparue. C'est
totalement tranquille là. C'est si
silencieux que les mots y sont une obstruction.
Quand nous dialoguons, les mots
s'élèvent et obstruent le courant
silencieux du Soi. L'écoulement
spontané de la sagesse est entravé
par ces mots.
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